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jeudi 9 janvier 2014

Carnet d'adresses



Comme tous les ans j’ai profité de cette période des vœux pour adresser à quelques personnes chères de ma blogosphère, d’anciennes amies du net avec lesquelles des liens forts quoique espacés se maintiennent, des courriers qui sont une façon de donner quelques nouvelles un peu plus personnalisées que ce que je peux écrire sur mon blog. 

Mais, faisant cela, je me suis amusé aussi à faire le tour du carnet d’adresses de la messagerie liée à mon ancien blog. J’ai vu réapparaître des noms presque oubliés. Certains ne m’ont pas évoqués grand-chose. Peu en fait, car, derrière la plupart de ces noms, me sont revenus avec assez de force la mémoire de nombreux échanges épistolaires ainsi que de diverses rencontres IRL, comme on disait (In Real Life). Ils datent pour beaucoup de plusieurs années, en un temps où la vie blogosphérique, les publications, les commentaires déposés, les échanges privés, étaient bien plus nombreux, bien plus intenses. Pour moi le pic était dans les années 2007-2008 et je crois que ça a été le cas pour beaucoup. J’ai vraiment l’impression qu’il y a eu une sorte d’âge d’or des blogs personnels et intimes dans ces années-là avant que les modes de communication ne se diversifient avec l’émergence des réseaux. C’est peut-être une erreur de perspective lié à ma perception personnelle, mais en tout cas je suis sûr que c’est vrai pour le petit canton de la blogosphère que je fréquentais. 

Bref, à la suite de cette tournée, j’ai eu envie de faire un signe à tous ces blogueurs/blogueuses, mes contacts actuels comme certains très anciens avec lesquels je n’ai pas échangé parfois depuis plusieurs années.
Je leur ai adressé une photo prise au matin de Noël depuis ma fenêtre. C’était, après une violente averse matinale et tandis que le ciel se dégageait soudain, un superbe arc-en-ciel au-dessus de la place centrale de ma petite ville, couronnant la halle et son beffroi. Le soleil après la pluie, l’arc-en-ciel, symbole d’espérance, cela me paraissait une belle façon de faire coucou en ce temps des vœux pour l’année nouvelle. C’était une façon donc aussi de donner, et notamment à celles et ceux qui certainement ne me lisent plus, des nouvelles de l’ancien V., un vieux parisien s’il en était, en montrant son nouveau lieu de vie provincial. 

Bien sûr j’imagine que parmi toutes ces adresses mail, dont certaines datent de plusieurs années, liées à des pseudos ou à des blogs anciens, il y en aura qui n’existent plus et mon message se perdra. Certains de ces correspondant(e)s peut-être même ne sont plus sur cette terre ou alors ont si radicalement coupés avec leur temps de blogueur que c’en serait presque pareil, à l’égard d’un envoi leur venant de ce monde là. Il y a d’autres personnes auxquelles j’ai pensé en faisant cette plongée et dont je ne retrouve même pas trace, parce que nos correspondances dataient d’avant mon changement de machine, fait en catastrophe après un crash d’ordinateur qui m’a privé de pas mal de données que je n’avais pas pris soin de sauvegarder. Mais tout ça ne fait rien, ça m’a fait plaisir de lancer au loin cette brassée de photos. Des messages arriveront et d’autres pas. Un peu comme avec une bouteille jetée à la mer avec ce piquant que confère la part hasardeuse de l’entreprise. Certains, certaines, peut-être, m’en feront retour ce qui mettra un peu d’animation sur la vieille boîte mail de l’ami V., forcément très assoupie. Dans ce message vers les anciens, volontairement je n’ai pas évoqué l’existence de ce nouveau blog, car je n’aurais pas voulu que mon envoi apparaisse comme une forme de retape. Si certains ont envie de venir vers ces nouvelles pages ils en trouveront bien le chemin.

7 commentaires:

  1. Bonjour V., justement je réfléchis sur une façon de célébrer mes quinze ans bientôt d'écriture en ligne et je pensais prendre contact avec certains des anciens, dont vous! Prendre contact et ensuite?

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  2. ce message à la mer est une entrerprise à laquelle je n'oserais me prêter, car j'ai trop bonne mémoire pour avoir à quel point certains de ces années d'or, effectivement en années 2005-2008 pour moi m'ont marquée.... à quel point j'en ai aimé / apprécié certains qui m'ont très (trop) vite oubliée et que je ne vais certes pas relancer, ni sur leur blog (que je lis toujours mais sur lesquels je n'interviens plus) ni dans leur BAL car comme tu le dis "ils trouveront bien le chemin" :) bises

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  3. Il m'est souvent arrivé, comme toi, de penser à ces personnes "disparues" du monde d'internet - du moins des sphères que je fréquente encore - avec parfois l'envie d'établir un contact. Mais comme le dit Sally [que je salue au passage], « et ensuite ? »
    Alors mes timides envies ne vont pas plus loin...
    Toi tu as agi, en envoyant un mail. Je trouve que c'est une bonne initiative.

    Concernant l'âge d'or... je me demande dans quel mesure ce ne serait pas une perception subjective glissante dans le temps : pour moi l'âge d'or se situe aux alentours de 2002, soit avant l'arrivée massive des blogs. Pour d'autres, encore plus anciens, l'âge d'or était probablement avant les années 2000. Ces mondes ont totalement disparu et je me demande bien quel est le rapport à la communication à distance qu'entretiennent les auteurs de l'époque.

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  4. Ah Sally quelle surprise! J'ignorais qu'il t'arrivait de passer par ici. J'ai eu envie d'aller refaire un tour sur ton site, cela faisait lurette que je ne l'avais fait. C'est un des premiers que j'avais découvert. Et ce plaisir seul justifie le contact même s'il est sans beaucoup de lendemains.

    Moi aussi, Wictoria, Pierre, j'avais un certain sentiment d'incongruité en faisant cet envoi, me disant que certains trouveraient ce ressurgissement bizarre et gratuit. Mais bon je l'ai fait et j'en suis content. Sur une quarantaine d'envois 5 undelivered mail, (ce qui ne veut pas dire que tous les autres l'ont eu) et déjà dix réponses, certaines me donnant des nouvelles appréciées et toutes me disant que ça leur avait fait plaisir.

    Quant à "l'age d'or" oui, il y a sûrement un effet lié à notre exaltation devant la nouveauté, les chemins ouverts, dans notre perception mais je crois quand même qu'il y a des éléments objectifs.

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  5. Les blogs deviennent obsolètes, c'est sûr, et leur fréquentation se réduit.

    Mais pour nous blogueurs, ça reste quand même le meilleur moyen d'expression de soi surtout parce que ça autorise une plus grande liberté et créativité. On n'est pas prisonniers d'une image à donner.

    C'est sûr qu'il va y avoir un grand écrémage mais c'est aussi à nous d'évoluer et de nous améliorer.

    Carmilla

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    1. Dinosaure, je suis là même avant les blogs. Depuis la mort des regroupements de diaristes (SDV, CEV) je ne suis plus référencée et presque pas lu mais bon, je continue pour moi-même.

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  6. C'était sympa de ta part, merci Bernard, ça m'a fait très plaisir :o)

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