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samedi 6 avril 2013

Comme un oubli



Hier, répondant à un mail d’une amie issue de la blogosphère, j’ai  tout à coup réalisé que j’avais comme oublié mon blog. Je pensais, à la suite de mon récent séjour à Paris, faire un billet pour évoquer un peu ce qui j’y avais vu, donner mes impressions de quelques films ou expos comme de mes ressentis d’homme entre ville et campagne. Et bien, je n’y ai tout simplement plus pensé depuis mon retour ici. Depuis une dizaine de jours je n’avais pas une seule fois ouvert mon blog, pas regardé si des commentaires y avait été déposés, pas regardé si mes blogamis avaient publié et à fortiori n’avais été lire personne.
Ce n’est pas la première fois qu’un tel « oubli » intervient mais il me semble que jamais il n’avait été à ce point absolu, sans même que je me dise à un moment ou un autre : « tiens, il faudrait que j’aille faire un tour sur mon blog et dans la blogosphère ». Sans ce mail peut-être n’y aurais-je pas encore remis le nez !
C’est un signe sûrement de la fragilité de cette reprise de blog après ma précédente interruption, le signe sans doute que la mayonnaise interne qui crée la motivation à l’écriture et à la mise en ligne n’a en vérité pas vraiment pris et c’est l’annonce peut-être que cette tentative est décidément vouée à l’échec.

Que dirais-je alors, dans cette pluvieuse après-midi, juste pour faire présence à moi et aux autres ? Je ne détaillerai pas mes activités parisiennes, tant pis pour le partage d’impressions, tant pis pour le mémento pour moi-même. Sur un seul des films que j’ai vu, Stories we tell, j’ai écrit une chronique mais qui n’était pas pour le blog et qu’on trouvera ici. J’étais content de mon séjour parisien, je n’ai pas vu tout ce que je souhaitais et pourtant vers la fin je me sentais impatient de repartir vers ma province. Trop de monde, trop de bruit, trop d’air saturé de pollution, trop de sollicitations même, créant cette fatigue de l’obligation de choisir. Finalement je me fiche de rater telle ou telle expo ou tel ou tel film dont on cause, il m’est plus important de ressentir la présence d’un espace ouvert autour de moi, de marcher ou de pédaler chaque jour ou presque dans la campagne, de sentir mes muscles fonctionner et l’air vif m’irriguer. Il me semble ainsi qu’il se confirme que ce basculement dans la vie provinciale était un bon choix pour moi et c’est aussi ce que ressens D.

Il est vrai que je suis assez occupé depuis ce retour. Encore beaucoup de choses à faire dans la maison qui étaient restés en plan avant notre départ. Du boulot pour l’APA sur lequel comme toujours je suis en retard, notamment sur plusieurs articles que j’ai à écrire pour la prochaine livraison de La Faute à Rousseau et auxquels j’ai du mal à me mettre. De plus nous avons ramené mon père avec nous qui passe une quinzaine ici, nous lui faisons découvrir des coins ou des balades dans le secteur qu’il ne connaît pas (entre deux averses !), nous invitons ou allons voir dans la région des membres éloignés de la famille ou des amis qu’il a plaisir à retrouver. Et d’autres visiteurs sont annoncés qui vont séjourner ici quelques jours, des amis lyonnais en début de semaine puis ma sœur.

Il pleut depuis ce matin. Ce n’est pas même un régime d’averses qui, lui, possède des charmes, ménageant changements d’ambiances et de ciels. Non c’est une pluie continue sous un plafond bas, sinistre. Le printemps se fait vraiment attendre et ça commence à peser.  Comme l’actualité politique et sociale toujours désespérante. Bon, je cocoone un peu cet après-midi, sieste, lecture, cette page d’écriture, et puis tout à l’heure je me mets aux fourneaux pour accueillir avec un repas un peu élaboré les amis qui viennent dîner ce soir…