Pages

samedi 27 juillet 2013

Canicule et puis, en route...



Depuis quelques jours la canicule peu à peu s’installe. Il ne s’agit pas seulement de fortes températures ponctuelles, mais d’une chaleur qui de jour en jour, s’insinue un peu plus partout et colonise même les heures nocturnes. Mais iI faut cela aussi. Du moins si ça ne dure pas trop. Je n’aime pas les saisons molles, j’aime que les saisons soient les saisons, qu’il y ait de la vraie chaleur au cours de l’été et du vrai froid pendant l’hiver. Le matin il faut se lever tôt, moment délicieux du petit déjeuner sur la terrasse, avec les chants d’oiseaux, les odeurs végétales, un reste de la fraîcheur, (de moins en moins, à chaque jour qui passe). Ensuite, dès que le soleil perce entre les arbres au bout du jardin, l’air commence immédiatement à chauffer. On referme vite les volets pour préserver ce qu’on peut de fraîcheur derrière les murs épais de la maison. J’aime la lumière douce filtrant par les interstices des volets. Si l’on doit sortir la chaleur entraîne une sorte de ralentissement général, ce n’est pas faux de dire qu’elle nous liquéfie, on a l’impression qu’elle amortit la vivacité de notre pensée (comme le fait le grand froid aussi d’ailleurs). Plaisir décuplé de la sieste par ces temps de chaleur, quelques pages d’un bon livre puis un doux engourdissement (souvenirs qui s’invitent, d’autres siestes de canicule, chaleur dans les chaleurs, moiteur des corps, mais, hélas, ce ne sont que des souvenirs). Sur le soir, montée vers le lac, séance de yoga pour les stagiaires de D., baignade dans la lumière du couchant, redescente à pied, plongée, dans la lumière dorée, vers la petite ville à nos pieds. Puis les repas au jardin dans la nuit tombée, des centaines de passereaux qui tourbillonnent en piaillant (déjà des regroupements pour des départs ?) les discussions qui paisiblement s’éternisent…

Nos visiteurs son partis, le gros des troupes vendredi, deux retardataires, coincé par un problème de voiture, aujourd'hui en fin de matinée. A midi nous avons pris notre premier repas depuis le début du mois sans personne d’autre que D. et moi. Cela me fait plaisir, non spécialement ce face à face, mais simplement le calme, la possibilité du silence.

Demain notre propre départ. Guère de temps pour souffler mais ça ne fait rien. Nous turbinons pour nous préparer. Longue absence en perspective: montagnes du Valais d’abord, quelques jours parisiens, un moment breton, Paris à nouveau début septembre. Je suis allé acheter quelques bouquins d’été, à la petite librairie récemment ouverte ici et dont j’espère qu’elle survivre. Deux polars dont un Menkell (moi non plus je ne connais pas, c’est encore un des vrais plaisirs des blogs que de nous permettre de partir à la découverte dans le sillage de blogamis), un Erri de Luca, et puis « Un été avec Montaigne » dont j’ai entendu quelques extraits à la radio qui m’ont donné envie. Ce soir j’ai fait une petite tournée du jardin, peu de figues encore à cueillir mais il y en aura beaucoup si les merles nous les laissent, nos pieds de vigne, plantés de l’année, deux sur trois nous donnerons des raisins et on sera là pour les cueillir, par contre nos quelques tomates seront mûres dans quelques jours, je préviens la voisine pour qu’elle pense à venir les ramasser. J’ai bouclé ma valise. Plaisir à venir écrire après, ces quelques lignes…

Les nuages se sont accumulés. De grosses gouttes se sont misent à tomber. Puis il y a eu un bref coup de vent qui, par ma fenêtre ouverte, tout de suite, a rafraichi mon bureau, une brève averse qui s’est déjà éloignée, quelques grondements au loin, la bonne odeur du goudron mouillé qui monte de la place, fraîcheur bienfaisante...




5 commentaires:

  1. Bonne lecture !

    On m'avait dit que les jeunes retraités avaient des vies trépidantes... voilà qui se vérifie pour toi aussi :-)

    Samantdi

    RépondreSupprimer
  2. Je ne saurais trop te recommander la lecture de Mankell que j'aime beaucoup. La série des polars avec son commissaire Wallander, mais aussi, par exemple, "Le Fils du Vent" (qui reflète sa vie en Afrique) et celui que je suis justement en train de lire, "Les Chaussures italiennes", qui me coupe bras et jambes...

    RépondreSupprimer
  3. Une bien belle vie que la tienne... Savoure !
    Moi, je me contente pour le moment de mes longs et fréquents séjours à Avioth, mais c'est déjà ça...

    RépondreSupprimer
  4. Oui Samantdi et Elizabeth, Mankell a été une bonne découverte, je vais m'empresser d'en lire d'autres!
    Nuages, tu as raison de me dire cela, j'en ai conscience, mais ça n'empêche pas pourtant les insatisfactions et les coups de blues dont je ne parle guère ici, coups de blues d'autant plus mal vécus que justement je me dis que rien ne les justifie (ou si peu)...

    RépondreSupprimer
  5. Pas une petite chérie pour la sieste d'été ? C'est ça le blues du retraité !
    Une copine

    RépondreSupprimer