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jeudi 14 mars 2013

Les rêves se suivent et ne se ressemblent pas...



C’est drôle je suis à nouveau dans une phase où je me souviens beaucoup de mes rêves ou du moins je me souviens au réveil que j’ai rêvé et m’en sens marqué au moment d’entrer dans ma journée.

Je suis dans une sorte de congrès. Je partage ma chambre avec une jeune femme. Nous nous caressons mollement mais nous sommes dans l’incapacité de parler ensemble, d’évoquer ce qui constitue notre relation et cela me pèse terriblement. C’est un congrès d’universitaires, les gens forment des tandems pour préparer des prestations à deux, articles ou conférences, mais je ne suis associé à rien, je regarde, je me sens extérieur, j’ai l’impression même d’être transparent, que l’on ne me voit pas. Par la fenêtre j’aperçois la jeune fille qui partageait ma chambre, c’est vraiment une gamine, elle joue et chahute avec d’autres ados, je sors à mon tour, il n’y a plus personne, juste une campagne triste sur laquelle il se met à pleuvoir…

Je suis déjà retraité mais je retourne au bureau, je me préoccupe du rapport annuel d’activité, je me dis avec anxiété que je dois le faire tout en sachant que ce n’est pas à moi en vérité de le faire et qu’au demeurant je n’en ai pas les éléments. J’ouvre un tiroir, qui est une sorte de tiroir secret, auquel mon successeur n’aurait pas eu accès, il est rempli de clés, dont je dois me débarrasser et ce faisant j’ai le sentiment d’accomplir un geste qui me sépare de l’étape antérieure de ma vie, d’une façon nouvelle, cette fois, radicale, irrémédiable…

Dans ces rêves, le premier il y a deux nuit, le second la nuit dernière, pas d’images fortes, de succession saillantes et nettes d’évènements, juste des bribes floues que je rattrape au vol et que j’écris sans les visualiser vraiment, contrairement à ce qui avait été le cas pour le rêve évoqué dans le précédent billet. Mais de ces deux rêves mous, il me reste au réveil une persistante sensation de mal-être, un sale goût dans la bouche, l’impression si forte d’en être, non dans le rêve mais dans la vérité du matin qui s’ouvre, au temps des portes fermées, de la spirale descendante de la vie.
Il y a une sorte de paradoxe. Le rêve de mon précédent billet était violent, il se terminait de façon proprement cauchemardesque, lorsque je me retrouvais accroché au dos d’une vieille sorcière, secoué dans des trous d’air et pourtant je m’en éveillais dans une sorte d’allégresse. Comme si le plaisir pris à la découverte de la création onirique, la vivacité de l’imaginaire qu’elle révèle, la puissance des images, en gommait les soubassements effrayants. Alors que dans ceux-ci, plus ternes et dont les images sont parvenues difficilement à ma conscience, toute la place est restée à l’état d’esprit sous-jacent.

2 commentaires:

  1. Ca a été abondamment développé par nombre d'écrivains mais c'est toujours troublant. C'est le thème du rêveur rêvé. De quels côtés se situent le rêve et la veille ? Et si notre vie quotidienne, celle que nous croyons réelle, n'était que le rêve (ou le cauchemar) de notre vie onirique qui, elle, est notre réalité première...

    Carmilla

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  2. Oui, c'est aussi la fameuse parabole du philosophe chinois qui se rêvait papillon et se demandait s'il n'était pas un papillon se rêvant philosophe chinois...

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