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jeudi 21 juin 2012

Sur le départ


On part tout à l’heure en voyage, une sorte de tour de France, avec séjour au pied du Mont-Blanc, puis dans la région toulousaine et enfin en Bretagne. Au total on part de Paris, sans y revenir pour plus de deux mois ce qui ne nous était bien sûr jamais arrivé, activités professionnelle obligent.
Cet éloignement de nos bases pendant aussi longtemps m’occasionne au moment de partir quelques tournoiements de préoccupations. Sans parler des vêtements et équipements variés qu’il faut prendre compte tenu des activités bien différentes que nous allons pratiquer dans ces divers lieux, il me faut penser aussi à tout ce que je prévois de faire pendant cette période en dehors des activités dites de « vacances », penser à ne rien oublier des divers documents, livres, dossiers nécessaires.

Ces derniers jours j’ai pratiqué du « culturel » à haute dose. Il y avait diverses expositions qui seront terminées à mon retour, des films qui sortent et dont je sais bien qu’ils ne seront plus visibles lorsque je reviendrai. Certains forcément m’échapperont. Au moins ai-je vu ces tous derniers jours l’intéressante exposition Les Maîtres du désordre au Musée Branly, Degas et le nu ainsi que Misia, au musée d’Orsay. Au cinéma, je me suis précipité sur Voyage en France, passionnant retour sur le parcours de Raymond Depardon et sur The Deep blue sea, vu le jour même de sa sortie : un très bon film, l’histoire assez mélo d’une femme par trop prise d’un amour mal partagé dans l’Angleterre corsetée de l’immédiat après-guerre. Le film est très prenant, excellemment interprété, notamment par Raquel Weitz, il est tout entier empreint d’un halo de douce et poétique nostalgie, obtenu par le jeu habile de l’alternance passé-présent, rêve et réalité, par la texture même des images et de la bande-son et spécialement des chansons, très évocatrices d’un temps et d’une ambiance. (Le « traitement » cinématographique m’a fait penser à Won-Kar-Wai, un autre cinéaste par lequel je me laisse facilement embarquer).

Ce vague petit vertige d’avant départ me renvoie aussi à ma perspective d’installation dans notre maison du sud-ouest. Ce déménagement devrait se concrétiser fin octobre, début novembre. Ce n’est pas un départ radical, je reviendrai souvent à Paris, nous gardons une pièce dans notre appartement parisien où un de mes fils va s’installer en colocation avec des copains. Simplement nous basculons le centre de gravité de notre vie là-bas. J’ai très envie de ce changement, être dans une petite ville mais pas loin d’une grande, m’inscrire dans des convivialités de plus grande proximité, pouvoir occuper notre grande et belle maison dont on a achevé la rénovation, avoir de l’espace, un vrai jardin, pouvoir se retrouver dans la campagne en quelques coups de pédale. Mais, pour la première fois, à voir comment avant ce départ de Paris pour une période prolongée, je me suis senti frustré par avance de certaines expos ou films que je n’aurai pas le temps de voir, j’ai eu un petit pincement, une petite angoisse : est-ce que certaines choses ne vont pas me manquer ?  Mais tout choix est aussi forcément renonciation n’est-ce-pas…

3 commentaires:

  1. Ah! Cet article me parle... Je me suis quelquefois demandé comment une urbaine comme moi vivrais une semi-transplantation dans un lieu qui n'est pas la campagne, loin s'en faut, mais qui n'est pas la capitale non plus. Il est vrai que je n'en suis éloignée que de 30 min de train ! C'est comme si j'habitais dans la région parisienne ! Tout ça pour dire que je crois qu'on s'y fait. On perd peut-être en facilité d'accès au culturel (mais n'es-tu pas plus ou moins près de Bordeaux?) mais on gagne en qualité de vie, c'est évident, d'autant plus pour quelqu'un comme toi qui me semble tout de même aimer énormément la nature. Je te souhaite d'en profiter pleinement !

    Ainsi, une des choses qui me met le plus mal à l'aise, quand je suis à Bruxelles, c'est le métro... Et le bruit, le bruit de fond continuel.

    Bonnes vacances à toi !

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  2. vivrait, pardon !!!

    (M.F.)

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  3. C'est de Toulouse que je serai assez près, une ville que j'aime beaucoup, très active, et dont je compte bien profiter.
    Mais en effet au-delà de ça je pense comme toi qu'on se fait à une certaine "mise à distance" et que celle-ci ne fait pas de mal.

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