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dimanche 10 mars 2013

Rêve



Je suis dans une sorte d’usine, à moins que ce ne soit plutôt la grande cantine de cette usine. Devant moi une file de femmes, des cantinières, chacune à son tour lance avec force au loin un objet, une assiette, un verre, qui doit tomber dans un réceptacle derrière moi, je me dis que c’est une drôle de façon de débarrasser, pas vraiment rationnelle, chaque femme n’envoie qu’un seul objet puis reprend la file jusqu’à revenir pour relancer un autre objet. Il y a soudain une pause, deux des femmes, jeunes et jolies, se sont dégagées de la file et ont glissé leur main sous leur jupe haut remontée, elles se caressent en disant qu’elles ont besoin de cette détente, car leur travail est épuisant, source d’une terrible tension nerveuse. Il y a, en plus de moi, deux autres hommes qui les regardent, elles disent en nous souriant qu’elles nous prendront les zizis aussi (c’était l’expression employée, telle quelle, un peu enfantine) mais finalement elles n’en font rien et réintègrent la file.
Je m’éloigne un peu dépité, je chemine dans une immense caverne qui est le prolongement de cette cantine, il y a des groupes ici ou là, ça à l’air d’être comme un moment de pause après le repas, je m’approche d’un jeune homme et d’une jeune femme qui sont contre la paroi, ils jouent à un jeu électronique de première génération, style pachman ou tennis, l’écran est la paroi même de la caverne.
Passe un groupe concentré. J’y reconnais plusieurs leaders du groupe d’extrême gauche dont j’ai fait partie jeune homme, il y a notamment Bernard S. et Michel F., ils semblent très concentrés, préoccupés, ils se tiennent tous par le bras, je m’approche, essaie de m’immiscer mais en vain, ils n’ont pas l’air de me voir, je me sens exclu, en me penchant vers eux j’arrive tout de même à saisir des bribes de conversation, ils parlent d’un affrontement violent qui vient de se produire entre deux militants, il allait y avoir mort d’homme, heureusement ils se sont arrêtés à temps lorsqu’ils se sont aperçus qu’ils appartenaient tous les deux à l’organisation.
Je suis sorti de la caverne. Je chemine sur la crête d’une haute colline, la ville que je dois rejoindre est en dessous dans la plaine. Sur le rebord se pose une femme avec de grandes ailes qui me propose de me descendre vers la ville, elle a un visage avenant mais qui se transforme à vue d’œil, vieillit, prend l’aspect d’un visage de sorcière, pourtant j’accepte son invitation, monte sur son dos, nous tournoyons dans le ciel, la ville s’approche et s’éloigne, j’ai juste devant les yeux son crâne dégarni, effrayant, nos déplacements sont de plus en plus violents, comme s’il y avait des trous d’air ou des colonnes aspirantes qui nous font brutalement descendre puis remonter et mon angoisse croît.

Là dessus je me suis réveillé et me suis empressé de noter ces images pour les retenir, toujours fasciné par l’imaginaire qui se déploie dans les rêves. Comme souvent ces rêves dont je me souviens sont ceux de fin de nuit, après m’être réveillé très tôt, au moment d’un bref rendormissement voire d’un simple assoupissement matinal.
Plaisir des rêves. J’aimerais que mon imagination soit aussi débridée lorsqu’il m’arrive d’avoir envie d’inventer des histoires.

2 commentaires:

  1. un rêve qui oscille entre le burlesque (sexy) et l'engagement, un très beau rêve, même la fin est explicite, cette femme ailée qui t'emporte, ce pourrait être la vie

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  2. Merci de me donner ton ressenti et, oui, ton interprétation me paraît possible (je n'y avais pas pensé mais en général je me garde de chercher des interprétations ). Pas très gaie bien sûr mais bon justement c'est la vie avec son imparable déclin.

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