Je suis dans une sorte
d’usine, à moins que ce ne soit plutôt la grande cantine de cette usine. Devant
moi une file de femmes, des cantinières, chacune à son tour lance avec force au
loin un objet, une assiette, un verre, qui doit tomber dans un réceptacle
derrière moi, je me dis que c’est une drôle de façon de débarrasser, pas
vraiment rationnelle, chaque femme n’envoie qu’un seul objet puis reprend la
file jusqu’à revenir pour relancer un autre objet. Il y a soudain une pause,
deux des femmes, jeunes et jolies, se sont dégagées de la file et ont glissé
leur main sous leur jupe haut remontée, elles se caressent en disant qu’elles
ont besoin de cette détente, car leur travail est épuisant, source d’une
terrible tension nerveuse. Il y a, en plus de moi, deux autres hommes qui les
regardent, elles disent en nous souriant qu’elles nous prendront les zizis
aussi (c’était l’expression employée, telle quelle, un peu enfantine) mais
finalement elles n’en font rien et réintègrent la file.
Je m’éloigne un peu dépité,
je chemine dans une immense caverne qui est le prolongement de cette cantine,
il y a des groupes ici ou là, ça à l’air d’être comme un moment de pause après
le repas, je m’approche d’un jeune homme et d’une jeune femme qui sont contre la
paroi, ils jouent à un jeu électronique de première génération, style pachman
ou tennis, l’écran est la paroi même de la caverne.
Passe un groupe concentré.
J’y reconnais plusieurs leaders du groupe d’extrême gauche dont j’ai fait
partie jeune homme, il y a notamment Bernard S. et Michel F., ils semblent très
concentrés, préoccupés, ils se tiennent tous par le bras, je m’approche, essaie
de m’immiscer mais en vain, ils n’ont pas l’air de me voir, je me sens exclu, en me penchant vers
eux j’arrive tout de même à saisir des bribes de conversation, ils parlent d’un
affrontement violent qui vient de se produire entre deux militants, il allait y
avoir mort d’homme, heureusement ils se sont arrêtés à temps lorsqu’ils se sont
aperçus qu’ils appartenaient tous les deux à l’organisation.
Je suis sorti de la caverne.
Je chemine sur la crête d’une haute colline, la ville que je dois rejoindre est
en dessous dans la plaine. Sur le rebord se pose une femme avec de grandes
ailes qui me propose de me descendre vers la ville, elle a un visage avenant
mais qui se transforme à vue d’œil, vieillit, prend l’aspect d’un visage de
sorcière, pourtant j’accepte son invitation, monte sur son dos, nous tournoyons
dans le ciel, la ville s’approche et s’éloigne, j’ai juste devant les yeux son
crâne dégarni, effrayant, nos déplacements sont de plus en plus violents, comme
s’il y avait des trous d’air ou des colonnes aspirantes qui nous font
brutalement descendre puis remonter et mon angoisse croît.
Là dessus je me suis
réveillé et me suis empressé de noter ces images pour les retenir, toujours
fasciné par l’imaginaire qui se déploie dans les rêves. Comme souvent ces rêves
dont je me souviens sont ceux de fin de nuit, après m’être réveillé très tôt,
au moment d’un bref rendormissement voire d’un simple assoupissement matinal.
Plaisir des rêves. J’aimerais
que mon imagination soit aussi débridée lorsqu’il m’arrive d’avoir envie
d’inventer des histoires.
un rêve qui oscille entre le burlesque (sexy) et l'engagement, un très beau rêve, même la fin est explicite, cette femme ailée qui t'emporte, ce pourrait être la vie
RépondreSupprimerMerci de me donner ton ressenti et, oui, ton interprétation me paraît possible (je n'y avais pas pensé mais en général je me garde de chercher des interprétations ). Pas très gaie bien sûr mais bon justement c'est la vie avec son imparable déclin.
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