On part tout à l’heure en
voyage, une sorte de tour de France, avec séjour au pied du Mont-Blanc, puis
dans la région toulousaine et enfin en Bretagne. Au total on part de Paris,
sans y revenir pour plus de deux mois ce qui ne nous était bien sûr
jamais arrivé, activités professionnelle obligent.
Cet éloignement de nos bases
pendant aussi longtemps m’occasionne au moment de partir quelques tournoiements
de préoccupations. Sans parler des vêtements et équipements variés qu’il faut
prendre compte tenu des activités bien différentes que nous allons pratiquer
dans ces divers lieux, il me faut penser aussi à tout ce que je prévois de
faire pendant cette période en dehors des activités dites de
« vacances », penser à ne rien oublier des divers documents, livres,
dossiers nécessaires.
Ces derniers jours j’ai
pratiqué du « culturel » à haute dose. Il y avait diverses
expositions qui seront terminées à mon retour, des films qui sortent et dont je
sais bien qu’ils ne seront plus visibles lorsque je reviendrai. Certains
forcément m’échapperont. Au moins ai-je vu ces tous derniers jours l’intéressante
exposition Les Maîtres du désordre au
Musée Branly, Degas et le nu ainsi
que Misia, au musée d’Orsay. Au
cinéma, je me suis précipité sur Voyage
en France, passionnant retour sur le parcours de Raymond Depardon et sur The Deep blue sea, vu le jour même de sa
sortie : un très bon film, l’histoire assez mélo d’une femme par trop
prise d’un amour mal partagé dans l’Angleterre corsetée de l’immédiat après-guerre.
Le film est très prenant, excellemment interprété, notamment par Raquel Weitz,
il est tout entier empreint d’un halo de douce et poétique nostalgie, obtenu
par le jeu habile de l’alternance passé-présent, rêve et réalité, par la texture
même des images et de la bande-son et spécialement des chansons, très
évocatrices d’un temps et d’une ambiance. (Le « traitement »
cinématographique m’a fait penser à Won-Kar-Wai, un autre cinéaste par lequel
je me laisse facilement embarquer).
Ce vague petit vertige
d’avant départ me renvoie aussi à ma perspective d’installation dans notre
maison du sud-ouest. Ce déménagement devrait se concrétiser fin octobre, début
novembre. Ce n’est pas un départ radical, je reviendrai souvent à Paris, nous
gardons une pièce dans notre appartement parisien où un de mes fils va
s’installer en colocation avec des copains. Simplement nous basculons le centre
de gravité de notre vie là-bas. J’ai très envie de ce changement, être dans une
petite ville mais pas loin d’une grande, m’inscrire dans des convivialités de
plus grande proximité, pouvoir occuper notre grande et belle maison dont on a
achevé la rénovation, avoir de l’espace, un vrai jardin, pouvoir se retrouver
dans la campagne en quelques coups de pédale. Mais, pour la première fois, à
voir comment avant ce départ de Paris pour une période prolongée, je me suis
senti frustré par avance de certaines expos ou films que je n’aurai pas le
temps de voir, j’ai eu un petit pincement, une petite angoisse : est-ce
que certaines choses ne vont pas me manquer ? Mais tout choix est aussi forcément
renonciation n’est-ce-pas…
Ah! Cet article me parle... Je me suis quelquefois demandé comment une urbaine comme moi vivrais une semi-transplantation dans un lieu qui n'est pas la campagne, loin s'en faut, mais qui n'est pas la capitale non plus. Il est vrai que je n'en suis éloignée que de 30 min de train ! C'est comme si j'habitais dans la région parisienne ! Tout ça pour dire que je crois qu'on s'y fait. On perd peut-être en facilité d'accès au culturel (mais n'es-tu pas plus ou moins près de Bordeaux?) mais on gagne en qualité de vie, c'est évident, d'autant plus pour quelqu'un comme toi qui me semble tout de même aimer énormément la nature. Je te souhaite d'en profiter pleinement !
RépondreSupprimerAinsi, une des choses qui me met le plus mal à l'aise, quand je suis à Bruxelles, c'est le métro... Et le bruit, le bruit de fond continuel.
Bonnes vacances à toi !
vivrait, pardon !!!
RépondreSupprimer(M.F.)
C'est de Toulouse que je serai assez près, une ville que j'aime beaucoup, très active, et dont je compte bien profiter.
RépondreSupprimerMais en effet au-delà de ça je pense comme toi qu'on se fait à une certaine "mise à distance" et que celle-ci ne fait pas de mal.