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jeudi 14 juin 2012

Avec Rousseau


J’ai boosté mes envies Rousseau à l’occasion des récentes journées de l’APA à Genève. Depuis je continue à naviguer autour de Jean-Jacques. J’ai acheté et lu le hors série du Monde, assez riche d’analyses, de jugements et d’extraits. J’ai acheté une biographie de Madame de Warens qui est tout en haut de ma Pile à Lire et que je vais emporter avec moi pendant les vacances. Surtout je me suis plongé dans La Nouvelle Héloïse.
Je me disais que ce serait pour voir, que certainement je papillonnerai et zapperai, juste suffisamment pour me pénétrer un peu du ton et de l’ambiance. Après un démarrage en effet de la sorte, je me suis pris maintenant à une lecture continue et régulière, j’en suis au milieu du second livre et ne ressens nulle lassitude.
On se laisse prendre au charme de ces amours passionnées et romantiques, à la vivacité et à la beauté de la langue du 18°, à ce que le texte nous dit de la psychologie de Jean-Jacques, à la richesse aussi (ce à quoi je m’attendais moins) des aperçus sur la société et les débats de l’époque. J’aime aussi voir à quel point la figure de Julie est centrale, que c’est elle qui, le plus souvent, est à l’initiative. On comprend qu’elle ait fascinée et servi de modèle à bien des femmes du temps. Qu’il ait créé un tel personnage contribue à donner au discours de Rousseau sur les femmes une image singulièrement plus complexe que celle qui serait tirée uniquement des propos misogynes du 5° Livre de l’Emile.
Du coup cette Nouvelle Héloïse est devenu mon livre de chevet du moment, celui qui berce mes endormissements. (Je lis toujours plusieurs livres à la fois, les lectures pragmatiques pour des articles ou travaux en cours, lues plutôt à mon bureau, à portée de plume, les livres courts et rapides pour les transports et déplacements avec en plus depuis peu, les ressources d’une liseuse, et puis les gros pavés, les livres au long cours qui donnent le temps de pénétrer vraiment dans des mondes éloignés, qui font voyager dans le temps et dans l’espace, qui permettent qu’on s’échappe, lectures du pur plaisir, du cocooning et du vacillement entre la veille et le sommeil. C’est donc Rousseau qui est en ce moment commis à cet office, j’ai mis de côté pour l’instant la Chine et Le Rêve dans le pavillon rouge.)
Pendant mes études d’histoire, entre autres projet, j’ai eu un temps celui de me spécialiser sur le 18°. Mon intérêt et ma tendresse pour ce siècle ne m’ont jamais tout à fait quitté, ce n’est pas un hasard si je me régale des aventures du commissaire Le Floch et que dans mes projets aussi, surtout depuis la magnifique exposition à la BNF, vue deux fois, il y a l’envie de me plonger dans cet autre pavé, L’histoire de ma vie de Casanova...

8 commentaires:

  1. Jean-Jacques Rousseau, c'est sûr que c'est un écrivain que tout le monde connaît mais que personne n'essaie de lire (sauf peut-être le "Discours sur l'origine de l'inégalité" et le "Contrat Social"). Vous nous donnez donc envie de tester "la nouvelle Héloïse".

    Sinon, je me permettrai d'ajouter qu'il faut absolument visiter plusieurs lieux où a vécu Rousseau.

    Il y a d'abord "les Charmettes" à Chambéry. C'est au pied du col de la Madeleine et c'est absolument idyllique.

    Ensuite, si on est parisien il faut absolument aller à Montmorency (1/2 heure de train). La ville est charmante et il y a la maison de Rousseau très bien entretenue et avec beaucoup de documents. C'est ici qu'il a écrit "la nouvelle Héloïse".

    Il faut enfin aller au château d'Ermenonville (également tout proche de Paris). Il est magnifique et, dans le parc, se trouve la tombe de J-J Rousseau.

    Carmilla

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  2. Et "les Confessions"...
    Non?

    Je suis ennuyée, moi, par Rousseau...
    J'aime son style, il écrit très bien -et pas que des idioties- et ça m'est agréable.
    En revanche, je n'aime pas l'homme qu'il était. Je ne sais pas bien expliquer cela. Il ne m'est pas sympathique. Et ça me rebute.
    C'est dans la tête. On n'a pas besoin "d'aimer" ou de se prendre d'affection pour un auteur pour l'apprécier, sans doute... bah pour moi ça joue un peu quand même.

    Il n'y a pas que Rousseau, cela me fait la même chose au sujet de Jules Renard ou Henry Miller.

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  3. Oui, Carmilla, je connais les lieux d'Ile de France (quoique mes visites datent !) et j'ai failli aller aux Charmettes dans le prolongement de mon séjour genevois il y a quelques jours mais ça ne s'est pas fait finalement. Tous les échos me disent qu'en effet on y ressent parfaitement l'ambiance des récits de Rousseau et que c’est un lieu où aller absolument. Ce sera pour une prochaine fois.

    Quant aux Confessions, Val, je les ai lues bien sûr il y a longtemps aussi, j'en ai relu depuis certaines parties, je les ai écouté mises en spectacle par William della Rocca. Si on ne lit qu'une chose de Rousseau c'est ça qu'il faut lire. Il apparait ultra sensible, trop, malade de sa sensibilité même, et c'est ce qui le rend profondément humain, attachant, même si en effet pas très "sympathique", voire franchement insupportable surtout à la fin de sa vie où il a glissé dans une véritable paranoïa.

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  4. Il ne faut pas oublier non plus les Rêveries du promeneur solitaire... avec des pages superbes !

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  5. PS au commentaire précédent - Voir ici http://blog.bnf.fr/gallica/?p=3378 pour, notamment, les manuscrits de JJR accessibles sur Gallica, et la Nouvelle Héloïse en fait partie...

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  6. J'ai dû lire et présenter -pour le cours de français- le discours sur l'origine de l'inégalité, or, les sciences et les arts - cela m'avait peut-être davantage intéressée, à l'époque. J'ai essayé de lire la Nouvelle Héloïse, mais j'étais fort jeune -et les circonstances n'étaient pas très bonnes. Les Confessions me tenteraient assez, et de façon assez amusante, j'ai un documentaire d'arte que je suis en train de regarder -sur Rousseau. Il y a des interviews de plusieurs spécialistes -qui reviennent notamment sur l'abandon de ses enfants, ce qu'on lui reproche le plus. Et qui remettent les choses en perspective, perspective qui n'était évidemment pas bonne pour les enfants, au XVIIIème siècle... Mais c'est un très beau documentaire, avec des vues de la nature absolument époustouflantes, bref, une petite merveille, comme peut parfois le réaliser arte ...

    En effet, cette langue du XVIIIème siècle est une merveille en soi. Un comédien disait des textes de Rousseau, j'étais tellement captivée par la musicalité des phrases que j'en oubliais presque d'écouter le contenu... Ah! Est-ce qu'on écrit encore comme ça, quelque part ???

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  7. Merci Elizabeth pour la référence. Je n'utilise pas assez le site de la BNF et les immenses ressources que la BNF met en ligne.

    Pivoine je suis sûr que tu te régalerais particulièrement à écouter Les Confessions dans la bouche de l'ami William della Rocca: au travers de Rousseau c'est vraiment la belle langue du 18° à laquelle il redonne vie.

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  8. J'y songerai la prochaine fois que je vais à la bibli !!!

    (P.)

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