L’hiver continue. Je ne sais
trop pourquoi mais plus encore qu’à Paris je suis ici très météo-sensible.
Peut-être parce que qu’ici plus que là-bas, nos journées sont différentes selon
l’alternance des ciels. Nous sortons chaque jour, certes, qu’il vente ou pleuve
mais, par mauvais temps, ce ne sont que brèves sorties, juste un tour pour
prendre l’air, une course en restant en ville ou quelques pas au bord de la
Rigole. Dès qu’il fait un temps acceptable, ciel plus clair, promesse
d’éclaircie, voire quelquefois grand soleil doux entre les nuages, nous
enfourchons en début d’après-midi nos vélos ou partons en voiture à quelques
kilomètres pour ensuite nous promener dans des petits chemins de campagne que
nous connaissions déjà ou que nous découvrons.
C’est plaisir de voir
certains lieux dans une ambiance très différente de celle que nous
connaissions. A de mêmes endroits les vues sont plus larges entre les arbres
sans feuille, le vert est partout dans la campagne, loin des teintes jaunies de
l’été, l’eau est partout, après tous ces épisodes pluvieux intenses, elle
caracole dans les fossés le long des petites routes comme dans tous les
ruisseaux sur les pentes de la montagne, voire au milieu des chemins. Cette eau
est promesse et l’on se garde bien de maudire la pluie quand elle tombe même si
elle nous oblige à des activités plus casanières.
Les contrastes de
température sont frappants. Les jours où le soleil s’est montré ce n’était pas
pour accompagner des froids secs mais une douceur spectaculaire, presque trop
en ce cœur d’hiver. Mais quel bonheur aussi. Ainsi mardi lorsque nous sommes
montés sur le causse, j’ai enlevé le pull-over, puis même ma parka, j’ai marché
en chemise, me découvrir, pouvoir sentir l’air doux proche de ma peau est toujours
un intense plaisir.
Après ces sorties nos
soirées sont assez télévisuelles. Non tant sur les programmes en cours qu’en
visionnant des dvd que nous avions parfois depuis longtemps. Ainsi ces jours-ci
regardons-nous chaque soir un de ces grands entretiens que Pivot effectuait
lors de numéros spéciaux d’Apostrophes, lorsqu’il recevait ou plutôt allait
voir un écrivain unique, occupant toute l’émission à lui seul. C’est amusant
d’un jour à l’autre de sauter de Dolto à Dumézil, de Duras à Yourcenar, de
Guilloux à Jouhandeau. Quels contrastes ! On aime ou apprécie plus ou
moins l’œuvre ou la personne mais ce sont de bons moments de télévision et qui
restituent un peu quelque chose de ces sacrées personnalités, dans leurs
abyssales différences. Et les commentaires de quelques minutes que Pivot a
rajouté à posteriori à chacun de ces entretiens, en 2004, lorsque la série a
été republiée, éclairant les conditions de la rencontre, évoquant ce que la
distance du temps a ajouté à se perception d’alors, sont fort intéressants.
Samedi de l’autre semaine,
j’ai comme prévu, effectué ma première virée dans la grande ville. Mais là
c’était sous une pluie dense et insistante. Ma promenade matinale dans les rues
toulousaines s’est transformée en stations dans les églises, Notre Dame du Taur
dans laquelle je n’avais jamais mis les pieds (il y a un certain charme dans ces
églises non refaites, vieillottes, décaties, conservant leurs peintures murales
du 19°) et Saint-Sernin (superbe et que j’ai revisité assez longuement, tombant
même par hasard sur un type qui proposait à ceux qui voulaient un tour dans les
tribunes habituellement fermées au public). Ensuite j’ai eu le plaisir de
retrouver sous son parapluie, mon amie Samantdi, puis d’aller agréablement
déjeuner avec elle, façon de renouer un peu avec ma blogosphère d’avant.
L’après-midi j’ai participé à ma première réunion avec le groupe des apaïstes
toulousains, afin de m’intégrer un tant soit peu au colloque que l’APA locale
prépare pour l’automne.
Bref, je continue, de
semaine en semaine, à prendre mes marques provinciales.
St Sernin a été restauré il y a peu (pour l'intérieur) , elle en est encore plus majestueuse ;o)
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