Temps glaçant, un temps à
rester à cocooner à la maison, voire sous la couette avec un bon livre. Plus
sec pourtant aujourd'hui, premier jour sans pluie depuis le début de la
semaine. Mais ciel très chargé, plombé même d’un côté du ciel comme si allait
venir de la neige. C’est le vent assez violent de nord-ouest qui donne cette
impression de froid car le thermomètre, quant à lui, est tout ce qu’il y a de
raisonnable.
La maison n’est pas très
facile à chauffer, il fait bon, côté chambres exposées à l’est mais les pièces
donnant sur la place plein ouest sont bien refroidies par la bise. La maison a
beau avoir été rénovée, toutes les fenêtres n’ont pas été changées et
certaines, bien vieillottes, ne sont pas bien isolées. Les gros pulls ne sont
pas un luxe en activité immobile, genre lecture ou écriture et malgré cela on a
tendance à se refroidir quand on ne bouge pas. Mais j’apprécie aussi d’une
certaine façon cette (toute relative) rusticité, je préfère cela aux cocons
surchauffés des immeubles collectifs. Même à l’intérieur de la maison nous ne
perdons pas le sens des saisons et des météores.
J’ai beaucoup avancé du coup
ma relecture d’Anna Karénine. La façon de décrire la passion y est admirable,
il y a le plaisir du dépaysement avec la plongée dans la vie russe du 19° mais je
ne suis quand même pas sûr d’aller au bout, je m’en suis bien imprégné,
peut-être que cela me suffit, car il y a aussi des longueurs, des passages un
peu moralisateurs dont je n’avais pas gardé le souvenir. Je continue
parallèlement d’avancer dans la lecture de l’imposant journal d’Henri-Jacques
Dupuy, en prenant des notes puisque je dois le présenter en public cet automne.
Et j’ai aussi aujourd'hui quasiment terminé la retranscription du journal d’un
cheminot du dépôt de Sète, racontant la grève de mai 1968, telle qu’il l’a
vécue et animée et dont nous allons publier des extraits dans un Cahier de
l’APA à paraître. Mais je ne m’ennuie pas de ces activités casanières.
Le cinéma local a rouvert
après un mois de fermeture pour rénovation. C’est un bon signe, ça, un signe
que la mairie investit, que cette relance va perdurer (pendant plusieurs années
il n’y avait plus du tout de cinéma ici, entre la fermeture de l’ancienne salle
privée et cette reprise municipale). Nous y avons vu Renoir et Alceste à bicyclette,
deux films qui sans être de « grands » films, sont tout à fait regardables
et plaisants. Je trouve que la critique a été bien sévère (Le Monde, Télérama, le
Masque) spécialement pour Alceste qui s’est largement fait dézinguer par les
élites cinéphiliques, moi j’ai trouvé ça bien conduit, bien rythmé, souvent drôle
et pas si niais. Et même si son cabotinage parfois agace, il faut bien
reconnaître que Luchini est un formidable acteur. En perspective ce week-end, Héritage d’Hiam Habbas et The Master d’Anderson. Il y a Django unchained aussi, mais contrairement
à l’habitude de ce cinéma, ce film là est donné en VF. Est-ce par volonté de
ratisser plus large ? (il y a une dizaine de séances pour ce film, contre
3 ou 4 pour la plupart des autres). Je n’irai pas. Je déteste les films
doublés. Je sais, ça fait peut-être un peu maniaquerie « d’élite
cinéphilique » justement, mais je me refuse à voir les films autrement qu’en
VO. J’hésitais un peu à transgresser mes principes mais voir la bande annonce m’a
conforté, il n’y a pas de doute beaucoup se perd de l’ambiance d’un film et de
la présence de ses acteurs lorsqu’on les prive de leur voix et de leur langue.
En Russie, on est fan ou de Tolstoï ou de Dostoïevsky mais pas des deux à la fois. Ils sont perçus comme presque opposés : d'un côté, un moraliste et conservateur, de l'autre la fascination du mal. Personnellement, je suis comme vous : j'ai du mal avec Tolstoï et je trouve que ça a bien vieilli.
RépondreSupprimerSinon, d'accord également avec vous concernant "Alceste" et l'appauvrissement d'un film en VF.
Carmilla
C'est vrai sans doute cette opposition. J'ai moins lu Dostoïevski, je crois avoir calé sur plus d'un, peut-être étais-je un peu jeune et peut-être est-ce maintenant que je l'apprécierai vraiment.
RépondreSupprimerL'imposant journal d'Henri-Jacques Dupuy... S'agit-il d'Henri-Jacques Dupuy, l'animateur d'Accords d'accordéon" ?
RépondreSupprimerOui, il s'agit bien de lui. Un type plein de talents, tant musicaux que poétiques, mais qu'il a eu du mal à exploiter, pris dans les tourbillons d'une vie compliquée.
RépondreSupprimerDésolé, Anonyme, je n'avais pas vu votre com avant et n'ai donc pas répondu plus tôt.