Temps absolument calamiteux depuis
trois jours. Ciel complètement bouché, une petite pluie froide qui n’arrête
pas. Je ne me plains pas. C’est tout simplement normal. C’est de saison comme
on dit. Ça irrigue la terre, remplit les nappes phréatiques.
Sauf que je n’ai pas mis le
nez dehors. Au bout d’un moment ça pèse. Très adapté cela dit à ce que j’ai à
faire. Toujours mes plongées dans les profondeurs du journal d’Henri-Jacques
Dupuy. Ce qui aussi, à la longue, est légèrement déprimant. J’ai fini mes
lectures. J’en suis à sélectionner des textes que je vais lire. Je les teste,
vois le temps qu’ils prennent et je fais ma composition. Au bout d’un moment
cependant j’avais la tête comme un pot, s’arrêter était bienvenu.
Je suis seul ce soir. D. ne
rentrera que tard dans la nuit. Mais je me suis fait une bonne petite bouffe. Petits
morceaux de blanc de poulet sautés aux endives, citron vert, curry et crème
fraîche. J’ai pris une bière dans mes réserves. Une Bush que m’avait apporté
une amie belge. Puis une autre. Très bonne. Je regarde l’étiquette. Costaud. 12
degrés quand même. Pas très étonnant qu’au bout de deux fioles je me sente
légèrement pompette.
Je me sens bien. Juste ce
qu’il faut pour être dans la détente, le bien-être et en état de réceptivité
maximum. Pas assez pour être incommodé, suffisamment pour être dans une
présence intense aux sensations qui me parviennent : le goût à la fois
doux et acidulé de ce que je mange et que je déguste avec lenteur, les photos
sur le pêle-mêle en face de moi, notre mariage, ma mère, mes grands-parents,
ils ne sont plus mais leurs images vibrent en moi, la musique, ce disque de
Katie Melua que je n’avais pas écouté depuis deux/trois ans peut-être mais qui
m’a fait de l’œil tout à l’heure dans ma discothèque quand j’ai sélectionné les
disques qui accompagneraient mon repas. J’écoute vraiment, la musique a
totalement envahi mon espace mental, ces notes bien découpées sur le silence, cette
voix qui s’envole et que je suis. Souvenirs qui reviennent des circonstances dans
lesquelles j’ai découvert ce disque et de la personne qui me l’a fait découvrir.
Le temps est passé....
Je traîne à table, je reste
longuement à l’écoute de moi-même et de ce qui m’entoure, en vérité je commence
dans ma tête ce billet que maintenant, un peu plus tard, je suis monté écrire
pour de vrai sur mon ordinateur, avant d’aller me glisser dans mon lit avec un
bon livre.
j'ai beaucoup aimé lire ton billet, Bernard
RépondreSupprimerêtre à l'écoute de soi-même et du monde...
et tout ça en savourant une (deux?) bonnes bières belges...
C'est que du bonheur...
Et un bonne Gueuze Lambic à fermentation spontanée ?
RépondreSupprimerLà ça arrache ! Je te conseille la "mort subite" ...
T'arriveras même plus à lire ton livre !!
:-)
Un sympathique billet, bien agréable à lire :)
RépondreSupprimerExcellente philosophie que de se faire du bien, s'accorder de menus plaisirs, prendre soin de soi. Et même... s'inviter soi-même à passer un bon moment.
J'ai bien aimé la petite phrase « Le temps est passé... »
Un billet qui te ressemble.
RépondreSupprimerJ'ai pris beaucoup de plaisir à le lire.
Irène
Merci de vos passages amicaux.
RépondreSupprimerSpécialement content, Irène, d'avoir par ce biais un signe de toi et de savoir que tu me lis encore et y prends plaisir.
Katie Melua, un bon vin et pour finir un bon livre... Joli programme...
RépondreSupprimerBienvenue ici, Blue, dont je découvre à l' occasion les deux blogs que je ne connaissais pas.
RépondreSupprimerTu décris bien la légère griserie procurée par la bière Bush. Quand c'est à ce niveau, c'est un plaisir, à savourer, qui accroît en effet les sensations. Le tout avec "sagesse et modération" ;o))
RépondreSupprimerQuant à moi, après la fin "psychodramatique" d'une relation amoureuse (ou d'amitié amoureuse) qui a duré deux ans et demi, je savoure plus que jamais mes longs séjours à Avioth, où je passe la moitié de mon temps depuis le printemps, et où je suis heureux...
Oui, je le sais, cher Nuages, et suis content pour toi de ces bons moments que tu passes.
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