Mes lectures sont de plus en
plus zigzagantes…
Je suis dans trente-six bouquins
à la fois, je papillonne et butine ce qui est agréable mais parfois un peu
frustrant, lorsque je laisse tomber des lectures, non parce qu’elles me rasent
ou me déplaisent mais parce que d’autres couches viennent s’interposer.
J’ai l’impression que plus
on avance en âge, plus il y a à lire, car il y a tout le neuf qu’on voudrait
découvrir mais aussi l’ancien que l’on voudrait relire. La vue d’un film me
donne presque systématiquement l’envie de lire ou relire ou tout du moins
d’aller humer le texte dont il est issu.
Ainsi le décevant Karénine
m’a fait reprendre le roman de Tolstoï, lu il y a fort longtemps. Je l’ai
repris depuis le début, et je crois que je suis parti pour une relecture
complète, c’est mon livre de chevet du soir en ce moment, celui avec lequel je glisse
dans le sommeil. Hier j’ai revu à la télévision le Bovary de Chabrol (oui, car
en plus, je me mets aussi à regarder des films à la télé maintenant que nous
avons un appareil confortable avec un grand écran !) et ce matin j’ai
repris le livre, non pour le relire entièrement mais au moins pour me pénétrer
à nouveau du style de Flaubert, si serré, si percutant, sans une goutte de
graisse, quel plaisir !
Je lis aussi livres cadeaux reçus
durant les Fêtes, les miens et ceux aussi qu’a reçu D. Plusieurs BD, le Tardi
sur l’histoire de son père prisonnier de guerre, il faut prendre du temps, ne
pas lire trop à la va-vite pour entrer dans le détail des images, les deux
derniers tomes des Carnets d’Orient de
Ferrandez sur la guerre d’Algérie, déjà anciens, mais que je n’avais pas encore
lus. Et divers autres bouquins qui m’attendent dans ma Pile à Lire, la trilogie
de Murakami, le livre goncourisé de Ferrari, le petit récit d’Anne Serre, dont
on dit que c’est un bijou et que je garde pour la bonne bouche.
Outre les livres, il y a ma
tablette. J’ai peu acheté, quelques textes seulement chez Publienet, mais j’ai
téléchargé des titres qui sont en libre accès sur le site de la BnF. Lectures
improbables, je découvre des livres passés de mode et que, sans doute, je
n’aurais pas lus autrement. Ainsi ai-je lu dans le train qui me ramenait de
Paris, où je suis allé brièvement la semaine dernière, Le Lys rouge d’Anatole France. Les personnages, la façon dont ils s’expriment
et même ce qu’ils ressentent, les mondes bourgeois et snobs qui sont décrits,
le style ampoulé et fleuri très troisième république (ah oui ce n’est pas
l’économie de Flaubert), tout parait très vieilli, mais le charme tient
justement à ce caractère désuet, et puis, sans avoir évidemment la profondeur
psychologique de Proust, tout ça fait écho au monde de La Recherche, ce qui n’est pas surprenant, car après tout nous
lisons du Bergotte ! Et la liseuse pour les voyages c’est franchement
agréable…
Parallèlement à toutes ces
lectures j’attaque aussi les journaux d’Henri-Jacques Dupuy, tenus de 1938 à
1977, retranscrits et déposés à l’APA par sa fille Sylvette. C’est ce qu’on
appelle un journal monstre ou un journal fleuve, il y en a 32 volumes, tout ce
qu’a pu récupérer Sylvette après la mort de son père, et ce n’est qu’une partie
de l’iceberg ! C’est le texte assez tourbillonnant d’un homme, rêveur
impénitent, rempli de projets qui le plus souvent n’aboutissent pas, poète,
parolier de chansons, animateur de radio, très mêlé à la vie intellectuelle de
son temps, grand séducteur et grand amoureux. Forcément je ne lirai pas tout à
fond, il y aura du survol, pour le moment je me plais à découvrir le
personnage, c’est là une lecture, si j’ose dire, plus professionnelle, il
s’agit pour moi de préparer une présentation publique de ce journal que
l’APA proposera cet automne.
Et je n’oublie pas les
journaux et magazines, enfin surtout mon inévitable quotidien du soir, lequel
est désormais quotidien du jour d’après, la postière le dépose dans la boîte
vers midi, c’est ma lecture d’après déjeuner, en sirotant mon café devant le
feu, voire au cours d’une bribe de sieste, ben oui, c’est ça aussi la
retraite !
Cette fois je suis ici, à
priori sans trop bouger, pour les deux mois qui viennent. C’est là, dans ce
cœur d’hiver, qu’on va vraiment réaliser ce que c’est la vie de petite ville de
province. Car oui c’est l’hiver vraiment ici aussi maintenant. Brouillard et
pluie froide presque trois jours de suite, sorties brèves et principalement
avec des buts pratiques ces derniers jours, sauf aujourd'hui, temps plus froid,
plus sec, presque trois heures de marche d’un bon pas, on est monté au lac à
pied depuis la maison, l’air vif décrasse, nettoie, on respire, ça fait du
bien…
Le livre d'Anne Serre ne vous prendra pas beaucoup de temps (maximum 1 heure)mais ça vaut vraiment le coup.
RépondreSupprimerCarmilla
Kel boulimique !!!
RépondreSupprimerMoi, le soir au lit... heu... je lis pas !!
:-)
Anatole France ! Je n'y suis jamais arrivée (j'avais "la rôtisserie de la Reine Pédauque", recommandé par l'école, et voilà...)
RépondreSupprimerAmusant, j'ai aussi emprunté Anna Karénine à mon fils. Mais les caractères sont trop petits o;p (en LP), pour le moment, je n'arrive pas à le lire ! J'en aurai des livres à lire après la cataracte o;)
J'ai beaucoup aimé les Carnets d'Orient o:) une autre BD qui m'a plu: une série de 4 ou 5 albums, Quintett. Un fait militaire de la guerre de 14-18, en Grèce (ou en Macédoine? Je ne sais plus) vu et raconté par quatre personnes différentes - et le dénouement dans le 5ème. Fabuleux !
Les PAL, c'est contraignant o;) j'aime bien avoir des livres près de ma table de nuit (dessus, dessous), je me sens en sécurité, oui, oui, mais je ne m'oblige à rien, sauf que je devrais quand même lire des livres intéressants ! J'avoue !
moi aussi je relis karénine après avoir vu le film et revu le 1er avec vivien leigh (autrement plein d'émotion), je le lis aussi le soir car c'est un pléiade que je ne trimballe pas dans le métro
RépondreSupprimermais je ne relirai pas le lys rouge lu à 20 ans et trouvé à l'époque d'un ennui abyssal !
armelle
Du coup, Pivoine, après avoir lu les deux derniers tomes des Carnets d'Orient j'ai relu toute la série. C'est vraiment très bon tant dans le scénario, les dessins, la richesse d'informations historiques, les valeurs que ça porte. Je ne connais pas du tout l'autre auteur que tu cites. Je note...
RépondreSupprimerArmelle c'est aussi ce que je craignais avec Le Lys rouge, téléchargé un peu comme une curiosité, mais finalement, passé un certain agacement devant le ton, je me suis laissé porter par le livre jusqu'à la fin, mais je pense aussi qu'à 20 ans, il me serait tombé des mains! Et bienvenue, Armelle, pour ce premier passage par ici.
Sur l'Algérie et le départ des Pieds-Noirs, en BD, il y a aussi le très beau "Là-bas" de Tronchet...
RépondreSupprimerBonnes lectures, Bernard !
J'ai connu Henri-Jacques Dupuy dans les années 1947-1950 lorsqu'il était,comme moi,journaliste à Ce Soir d'Aragon.C'est dire si j'aimerais pouvoir lire les cahiers de ce personnage qui m'avait fasciné,véritable lutin,farfadet,avec son épouse de même nature pour moi extravagante. Robert Lechêne
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