Ça y est. C’est parti !
Dégagé ! Les déménageurs sont venus hier. Impressionnante rapidité de
l’embarquement (trois grosses heures) quand on compare au temps de préparation
qu’il nous a fallu en amont. Travail à deux pendant plusieurs heures chaque
jour depuis deux semaines. Et la veille, alors que l’on pensait que tout
presque était prêt et qu’on en aurait terminé à midi, qu’on serait bon ensuite
pour une petite sortie revigorante, et bien finalement on n’a quasiment pas
dételé de huit heures du matin à onze heures du soir !
Impression étrange et
plaisante au fond de se retrouver dans une maison allégée d’une grande part de
ce qui l’encombrait, la plupart des étagères de livres, les cartons d’archives,
certains meubles, une bonne partie de ce qui était accroché au mur. L’espace,
qui était devenu étouffant, respire à nouveau. On se croît, quelques fissures
et peintures dégradées en plus, revenu au moment où l’on s’est installé dans
cet endroit, il y a plus de vingt ans, quand nous étions jeunes, légers, moins
possesseurs, nanti d’un seul garçon et d’un autre encore dans le ventre de sa
maman. D. me dit, par manière de plaisanterie : Tiens, finalement,
maintenant que la maison respire à nouveau, si on restait ! En tout cas ça
me confirme dans l’idée que là-bas, même si c’est beaucoup plus grand, il ne
faudra pas se laisser écraser par les objets et les livres et que, sans doute,
il faudra trancher encore, éliminer encore…
Nous savourons cette maison
allégée deux jours encore et puis en route pour là-bas, où nous réceptionnerons
le déménagement en milieu de semaine prochaine. Alors viendra le temps du
déballage et de la réinstallation. On n’en a pas fini ! Le tout sera de ne
pas s’éterniser au milieu de cartons à moitié défaits.
Mais, au-delà du charme de
la maison dans laquelle on s’installe et de l’attrait de la région, l’aventure
de ce changement me plait, j’ai l’impression de marquer ainsi avec plus de
force le basculement entre la vie salariée et celle qui la suit, de rompre avec
mes routines parisiennes et notamment avec une consommation culturelle
relativement intensive mais souvent trop passive, d’oser introduire dans cette
phase nouvelle, le souci du renouvellement y compris en me coltinant à ce qu’il
peut avoir de difficile.
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