Après tout, le récit de ces deux rêves, évoqué dans mon précédent billet, pourquoi
ne le mettrais-je pas en ligne ? Rien de plus banal que des images
sexuelles dans les rêves. Quant aux interprétations que chacun pourra en faire,
elles ont pour caractéristique précisément d’être des interprétations et rien
de plus…
On dira que les récits de
rêve sont le plus souvent fastidieux pour qui ne les a pas vécus. Sûrement mais
chacun est libre de lire ou pas. De plus en plus je me dis qu’un texte qui n’est
pas un tout petit peu partagé, auquel au moins il n’est pas donné la chance d’être
un minimum partagé, un texte qui reste au fond d’un ordinateur, c’est un texte
mort.
Donc voici ces deux rêves et
l’entrée de journal que je leur consacrais il y a une huitaine de jours et que
j’avais jusque là laissée hors ligne :
Je ne suis pas très bien ces
jours-ci, un peu anxieux, notre barque d’été est trop chargée et de vieilles
angoisses récurrentes remontent.
Je dors assez mal. Certaines
nuits j’ai pris des somnifères ce qui entraîne alors un bon et rapide
endormissement. Mais je ne veux pas que ça devienne systématique. Sans la
petite pilule jaune, je me rendors correctement ou pas, c’est selon, mais sans
que je sache ce qui influe.
Les mauvaises nuits je reste
longtemps éveillé, je lis, je me rendors pour me réveiller très vite, rêvant
souvent beaucoup dans ces phases de sommeil haché.
En voici deux que j’ai noté
dès l’éveil.
Le second m’a paru d’une
inventivité assez surprenante, très éloigné de ce qui surgit habituellement. Je
les transcris tout deux au plus près des notes jetées au réveil mais, à partir
du second, il m’amuserait de broder et d’en faire un petit texte fantastique
mêlant éléments du rêve et constructions de l’imagination diurne…
Le premier rêve :
Nous sommes dans une maison
de vacances louée que l’on s’apprête à quitter. Il y a mes deux parents et nous
sommes très nombreux. Mais l’atmosphère est sinistre. Il faudrait préparer le
départ mais personne ne bouge, les gens sont avachis dans des fauteuils,
personne ne se parle, je m’inquiète : que va-t-il se passer quand le
propriétaire va venir récupérer sa maison ?
Il y a des journaux, une
pile de Monde, comme chez le marchand, je prends un exemplaire, le lis par
désoeuvrement, mais les nouvelles sont toutes mauvaises, sinistres, tout va
mal, sur le plan politique, social, économique, environnemental.
D’une chambre une voix de
femme appelle, demande plaintivement à ce qu’on vienne la réchauffer. J’y vais.
C’est une jeune fille émaciée, souffreteuse, au visage triste. Elle est
allongée sur un lit. Sans parole, sans tendresse, je relève sa robe. Elle est
nue en dessous. Elle est totalement passive, elle ne manifeste rien, ni rejet,
ni plaisir. Je mets brutalement ma main dans son sexe, elle se laisse faire,
mais je veux poser ma bouche sur la sienne et là elle se détourne, se recule,
devient inatteignable, je suis derrière elle, je pénètre facilement son cul de
mon sexe, je me sens triste, je jouis et me réveille, mouillé.
Le second rêve :
Je suis dans un ascenseur.
Je vais en haut d’une tour où je dois effectuer un travail pour lequel j’ai été
recruté par un grand type à la belle prestance et vêtu d’un costume strict. La
montée en ascenseur est interminable. Je me dis que l’on va plus haut que les
nuages. L’ascenseur se coince.
Je me retrouve à la porte de
l’ascenseur dans l’immense volume sur lequel il débouche dans ce qui parait
être le dernier étage de l’immeuble. Et pourtant je suis encore dans
l’ascenseur qui a dépassé l’étage et qui s’est coincé un demi-étage plus haut.
Le recruteur arrive. Il débloque l’ascenseur avec une clé spéciale et le fait
redescendre à notre niveau. Un type en sort (moi ? plus moi ?) il est
soulagé, il va pouvoir prendre son travail. Je le vois se diriger dans
l’immense open-space vers une place restée vacante, il s’installe debout
derrière une sorte d’établi. Mais c’est un poste informatique et il se met tout
de suite au travail au milieu des autres. Le recruteur a disparu, je ne sais
quelles sont les consignes de travail mais le personnage sorti de l’ascenseur
semble savoir ce qu’il a à faire. Moi je l’observe. Il a un drôle d’aspect,
comme une sorte de poupée, ses expressions sont par moment très vivantes et à
d’autres totalement figées et je me dis : « ce doit être un sorte de
« hubot ». (Moi qui regarde peu la télé j’ai vu et été passionné en
effet par Real humans, cette excellente série suédoise). A un moment il
m’appelle, il me montre son travail, c’est du code informatique mais qu’il
écrit à la main sur de grandes feuilles de papier. Il me demande :
« est-ce que c’est clair, est-ce qu’ils vont comprendre ? » Je
n’en sais rien, je me dis qu’il faut retrouver le recruteur pour qu’il nous
dise ce qu’il en pense et je pars à sa recherche.
Il y a des centaines de
personnes dans l’open-space, la plupart sont penchées sur leur travail mais
j’arrive ensuite dans un secteur où il n’y a que des femmes qui elles ne
travaillent pas, elles ont l’air d’attendre je ne sais quoi, chez elles aussi
je remarque cet aspect étrange, cette alternance de moments où elles semblent
vivantes et d’autres où elles semblent des machines. Certaines m’aguichent, je
me touche le sexe, me dis que je vais le sortir et que je vais aller vers une de ces femmes et
la baiser là, en public, ici ça doit être possible.
Mais je vois tout à coup
que, derrière toutes ces femmes, il y a une sorte de vaste plan incliné sur
lequel passent des quantités de militaires, des officiers, de différents pays
comme je m’en aperçois à cause de la bigarrure de leurs uniformes, puis des
hommes lourdement armés, ils s’élèvent vers des étages supérieurs et
apparemment je suis le seul à voir tout ça, à ressentir l’ambiance de guerre.
Je me retrouve sur une vaste
terrasse donnant sur la campagne. L’immeuble est effectivement gigantesque, la
terre semble lointaine, à plusieurs centaines de mètres plus bas. Nous sommes
nombreux sur cette terrasse à observer avec angoisse ce qui se passe, avec la
conviction qu’une guerre secrète est en train de se déclencher. Et de fait un
vaste aéronef se détache de la tour encore au-dessus de nous, il s’élève lentement
et se met à cracher soudain des voitures rouges, de paisibles petites voitures
de tourisme, mais qui semblent être ses munitions, projetées avec violence vers
le sol à un rythme de mitraillette. Je redescends vers la grande salle.
Personne ne semble au courant de ce qui se passe, le train-train continue, je
me retrouve devant les batteries d’ascenseurs par lequel je suis arrivé,
j’aperçois le recruteur, il me fait comprendre qu’il a été enlevé et entraîné
par les militaires, deux femmes sont là aussi qui ont l’air au courant, dont
une de celle qui me faisait du gringue tout à l’heure, une belle femme brune,
nous sommes à distance les uns des autres, nous ne parlons pas mais nous nous
comprenons parfaitement, nous avons un objectif commun, il s’agit de permettre
au recruteur de s’enfuir mais nous savons d’avance que c’est impossible, il a
trahi, il va être abattu, quoi que nous tentions.
Là-dessus je me
réveille !
Sacré drôle de rêve tout de
même qui me surprend moi-même, la fin surtout. Les thématiques militaires, la
SF guerrière ce n’est pas du tout mon truc, je n’ai jamais été voir aucun des
blockbusters américains du genre (quoique, il y a les bandes annonces !).
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