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lundi 22 juillet 2013

Billet de juillet



Encore une fois j’ai oublié mon blog ! Un seul billet en juin. Pas de billet encore en juillet. Est-ce la fin cette fois-ci ? En même temps je ne m’y résous pas.

D’ailleurs ce n’est pas tout à fait vrai que j’ai oublié mon blog. J’y ai plusieurs fois pensé. Plusieurs idées de billets me sont venues, plusieurs envies avec des bouts de phrase même dans la tête qu’il s’agissait d’aller poser sur l’écran, ce que j’ai fait une fois ou l’autre mais, partant de là, il aurait fallu dérouler la pelote de l’écriture, et là, je n’ai pas pu, rien ne voulait venir, tout m’a semblé faux, je n’ai pas été assez loin pour arriver à quelquechose qui me paraisse une vérité, avec sa complexité, ses ambivalences, ses contradictions…
J’ai voulu écrire sur le livre de Jeanette Winterson que j’ai trouvé magnifique, sur les réseaux sociaux qui décidément ne sont pas mon truc, sur l’été enfin advenu, sur la chaleur qui s’est installée et sur ce que j’en ressens dans mon corps, ce que j’en aime et ce qui m’en est pénible, sur mes bonheurs et sur mon malaise, sur ma difficulté à écrire désormais et sur ce qu’elle signifie, bref sur des tas de choses… J’ai écrit des rêves aussi, ça c’est toujours facile à écrire, il n’y a qu’à suivre les images. Mais ces rêves là ne me semblent pas trop à leur place dans un blog public. Dès lors que l’on n’est pas dans le ronron des petits bonheurs de l’existence ou dans les billets vaguement culturels, le caractère public du blog crée certaines difficultés.
Mais je n’écris plus pour moi seul. Le cahier caché au fond d’un tiroir ou le fichier dans les profondeurs du disque dur, ça ne marche plus, la motivation n’est pas là, il me faut savoir que mes mots ont des destinataires, fussent-ils extrêmement peu nombreux, fussent-ils seulement les membres d’un tout petit cercle.
D’où aussi la tentation d’avoir un autre lieu, plus discret, sinon tout à fait fermé. On dira : déjà qu’il n’écrit presque rien sur un seul blog, que serait-ce sur deux ? Une moitié de presque rien ? Sauf qu’en dédoublant, peut-être redynamiserais-je, car des billets assurés de leur destination s’écriraient sans doute plus facilement. Enfin peut-être. Trop de questions décidément. Je m’en épuise. 

Il est vrai aussi qu’il y a par ailleurs une sorte de surcharge dans ce mois de juillet. Nous avons invités très largement amis, famille, à venir nous voir, nous sommes ravis d’accueillir et de faire découvrir notre nouveau lieu, notre maison magnifique, la région que nous aimons mais peut-être était-ce un peu trop, les visiteurs se succèdent sans répit et il y a une fatigue à se sentir toujours requis, à devoir s’adapter à des tempos très différents, à s’occuper de l’intendance car, même si tout le monde participe, il y une part d’organisation, de coordination qui retombe évidemment sur nous. D. a organisé un stage de yoga, cette semaine, nous sommes dix à la maison, ça fait beaucoup. La suite de l’été ce n’est pas forcément mieux. Nous allons en Suisse, nous allons partager une location avec mon père, avec la mère de D., nous sommes heureux que nos parents, octogénaires avancés, puissent encore voyager et profiter de la montagne, nous sommes heureux de leur offrir ce partage tant qu’il reste possible et nous savons bien que ce ne sera pas éternel, alors il faut en profiter, mais évidemment là encore l’essentiel de la charge d’organisation sera pour nous.
Peut-être que dans nos désormais très grandes vacances, on a oublié de prendre des vacances, peut-être que c’est ça, tout simplement.

4 commentaires:

  1. oui, il semble que tu aurais des sujets intéressants à développer
    mais c'est l'envie d'écrire qui a disparu, on dirait
    Je me demande pourquoi... tu faisais ça bien (et toujours d'ailleurs)
    toute la place est-elle prise par la lecture?
    ou le "recevoir" les amis?
    C'est évident que dans un blog privé, il est possible d'écrire plus librement,sans se freiner sur les sujets traités

    C'est très beau de passer ainsi du temps avec vos parents âgés...mais il est évident que cela prend du temps et de l'énergie

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  2. "juillet en surcharge"...

    Tu deviens "un VRAI" retraité !!! ....
    :-)

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  3. C'est compliqué, cette idée du blog privé où on écrirait en liberté.. En théorie, c'est l'évidence même. En réalité, si on cherche un échange, un nombre minimum de lecteurs, il me semble qu'on finit toujours par se censurer... Ce n'est pas forcément un souci d'image, mais plus de sincérité, paradoxalement. On livre si peu de soi sur un blog (des facettes si partielles) que se lâcher sur un sujet revient à lui donner une place disproportionnée.
    J'aime beaucoup ce que tu écris sur le bonheur mitigé de recevoir vos amis ou de passer du temps avec vos parents... Un peu comme le ciel de ta page de blog..
    Bel été à toi.

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  4. Merci de vos passages, Coumarine, Alain, vieux compagnons d'écriture en ligne.
    Et merci de cette remarque juste, Véranne, oui il y a toujours des tendances à l'autocensure, mais un blog privé, ou du moins restreint, permet de positionner le curseur différemment, tout en sachant bien sûr que tout cela reste des bribes de soi. Bonne Bretagne, je sais que le temps ces jours-ci y est délicieux.

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