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samedi 4 janvier 2014

Cinéma 2013



Comme tous les ans à cette période je fais mon petit bilan cinéma, pour moi-même surtout, notant pour mieux m’en souvenir, ceux qui m’ont le plus marqués, qui laissent une trace quelques mois après les avoir vus et puis aussi, pour donner l’envie à mes lecteurs de découvrir certains films qui peut-être seront passés un peu inaperçus.

Beaucoup moins de films vus au cinéma en 2013, conséquence bien sûr de mon installation dans ma petite ville de province. 45 seulement au compteur, contre 61 en 2012. On peut en voir la liste complète avec ma cotation sur ma page cinéma. Ces cotations évidemment sont tout ce qu’il y a d’approximatif, il est tellement difficile de comparer des objets aussi différents et puis l’ambiance personnelle du moment joue, l’état de plus ou moins grande réceptivité dans lequel on est en entrant dans la salle, les effets d’attente aussi liées aux critiques lues.
Je suis bon public et j’ai vraiment pris plaisir à tout ce que l’on verra coté à partir et au dessus de xx(-) soit 36 films sur 45. Pour ceux qui sont cotés entre x(-) et x(+) les réserves ou la déception l’emportent. 

Peu cependant m’ont véritablement enthousiasmés cette année. La Trilogie Bill Douglas est sans doute le film, enfin les films, qui m’ont les plus marqués et les seuls auxquels j’ai donné un xxx. On pourra trouver l’article que j’ai donné à l’APA à leur propos à partir de cette page. J’ai particulièrement apprécié aussi, dans des genres très différents, Django Unchained et La Grande Belleza, L’Attentat et Singué Sabor. Une mention spéciale aussi à Rebelle un film sur les enfants soldats en Afrique, très dur, mais très fort, pas besoin d’explications ou de commentaires, le film est vu à travers du regard de son personnage principal, une jeune fille qui dialogue avec les fantômes des défunts et parvient à survivre au milieu de ce maelstrom de violence. C’est un film passé assez inaperçu. Contrepartie à être ici : grâce au ciné-club j’ai vu certains films qu’à Paris j’aurais peut-être laissé passer, parce qu’ils auraient été noyés dans la déferlante des sorties hebdomadaires sous le flot de ceux dont on parle plus. Très fort aussi et très dur également, Rêves d’or, sur l’odyssée de gamins du Guatemala cherchant à rejoindre les USA mirifiques. Deux beaux films qui disent notre monde et ses terribles fractures, mais qui le disent au travers d’images fortes et magnifique, d’œuvres d’arts accomplies et non de discours convenus. Très attachant aussi et cette fois infiniment plus optimiste, Wadja, sur une jeune saoudienne qui veut, comme les garçons, pouvoir faire du vélo. Je me suis régalé aussi à d’autres films plus légers, bien conduits et superbement interprétés comme, par exemple, Blue Jasmine, un bon cru de Woody Allen (extraordinaire Kate Blanchett) ou Tirez la langue, Mademoiselle, (superbe Louise Bourgoin), ou encore Le temps de l’aventure (Emmanuelle Devos resplendissante dans la lumière d’un bel amour passant) mais il y en a d’autres dans ces veines plutôt plaisantes et qui font passer un très bon moment sans pour autant être dépourvus de fond.
J’ai aussi attribué un xxx au magnifique Gangs of New York de Scorsese que je ne connaissais pas mais qui n’est pas de sortie récente et n’a donc pas sa place dans ce palmarès. Ça aussi c’est un des bonheurs que m’a permis le ciné club local.
Quelques déceptions : La vie d’Adèle par exemple. Déception certes toute relative : j’ai bien aimé quand même et il y a certaines scènes d’une très grande force, notamment tout ce qui tourne autour de la rencontre et de l’entrée dans l’état amoureux mais c’est vraiment un peu long, comme souvent Kechiche, et il y a des lourdeurs, dans les scènes de sexe par exemple ou dans la façon de mettre en avant le contraste sociologique entre les amoureuses, famille « fruits de mer » versus famille « spaghettis bolognaises », ça manque un peu de subtilité (frappant de voir, par contraste, comment dans la BD cette opposition, présente également, se laisse juste deviner avec délicatesse). Bref ce n’est pas le chef d’œuvre absolu que l’on a dit. Plus fortement décevant Inside Lwenyn Davies, pas franchement mauvais mais enfin les Coen font du Coen sans inventivité particulière, ou, bien plus mauvais, carrément verbeux et ennuyeux, The Master.

En compensation de cette moindre fréquentation des salles obscures je me mets à regarder un peu plus la télévision. En particulier j’ai commencé à découvrir le monde des séries et il y en a de vraiment remarquables. Je me suis régalé avec Borgen dont j’ai pu voir aussi les précédentes saisons. Magnifique aussi, images somptueuses, inventivité cinématographique, art du raccourci et gouffres psychologiques, Top of the Lake de Jeanne Campion. Enfin j’attends avec impatience le retour de Real Humans et de ses hubots, une série qui, au delà et de son intensité dramatique et de l’efficacité de son récit qui sait nous tenir en haleine de jeudi en jeudi, pose des questions cruciales sur le devenir de l’humain en un temps où se profilent les symbioses homme/machines.

4 commentaires:

  1. D'accord pour Syngué Sabour, Rêves d'Or, Blue Jasmine, Tirez la langue. J'ai quand même bien aimé la vie d'Adèle et j'ajouterai le dernier Polanski et le Mallick. Une mention aussi pour le dernier film chinois, "a touch of sin".

    Mais le meilleur film de l'année 2013, c'est pour moi : "La grande Belleza".

    Carmilla

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  2. Quant à moi, je me suis prodigieusement ennuyé à la vision de "La grande bellezza", j'ai été fort impressionné par "Syngué sabour", séduit par "Wadjda", interpellé par "A touch of sin". J'ai beaucoup aimé aussi "La petite Venise" d'Andrea Segre.

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  3. Oui moi aussi j'ai bien aimé La vie d'Adèle, c'est un film à voir, je trouve juste que la critique en a fait un peu trop en la présentant comme un chef d'oeuvre absolu, alors que le film a beaucoup de défauts.
    Pour La Grande Belleza je me suis moi aussi ennuyé pendant la première demi-heure et puis je suis entré dedans et alors là ça m'a beaucoup plu, c'est typique de certains films pour lesquels à peu de chose près ça passe ou pas, c'est tout ou rien.

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  4. Contente de savoir qu'un film québécois (Rebelle), qui a été nominé pour l'Oscar du meilleur film étranger (mais comment être de taille quand il y avait Amour de Haeneke dans cette catégorie!) fasse partie de ta rétrospective.

    Moi aussi, j'ai trouvé que le buzz médiatique autour de La vie d'Adèle (un excellent film, certes, mais pas sans imperfections et longueurs) avait été un peu excessif.

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