Hier, répondant à un mail
d’une amie issue de la blogosphère, j’ai
tout à coup réalisé que j’avais comme oublié mon blog. Je pensais, à la
suite de mon récent séjour à Paris, faire un billet pour évoquer un peu ce qui
j’y avais vu, donner mes impressions de quelques films ou expos comme de mes
ressentis d’homme entre ville et campagne. Et bien, je n’y ai tout simplement
plus pensé depuis mon retour ici. Depuis une dizaine de jours je n’avais pas
une seule fois ouvert mon blog, pas regardé si des commentaires y avait été
déposés, pas regardé si mes blogamis avaient publié et à fortiori n’avais été
lire personne.
Ce n’est pas la première
fois qu’un tel « oubli » intervient mais il me semble que jamais il
n’avait été à ce point absolu, sans même que je me dise à un moment ou un
autre : « tiens, il faudrait que j’aille faire un tour sur mon blog
et dans la blogosphère ». Sans ce mail peut-être n’y aurais-je pas encore
remis le nez !
C’est un signe sûrement de
la fragilité de cette reprise de blog après ma précédente interruption, le
signe sans doute que la mayonnaise interne qui crée la motivation à l’écriture
et à la mise en ligne n’a en vérité pas vraiment pris et c’est l’annonce
peut-être que cette tentative est décidément vouée à l’échec.
Que dirais-je alors, dans cette
pluvieuse après-midi, juste pour faire présence à moi et aux autres ? Je
ne détaillerai pas mes activités parisiennes, tant pis pour le partage
d’impressions, tant pis pour le mémento pour moi-même. Sur un seul des films
que j’ai vu, Stories we tell, j’ai écrit une chronique mais qui n’était pas pour le blog et qu’on trouvera ici. J’étais content de mon séjour parisien, je n’ai pas vu tout ce
que je souhaitais et pourtant vers la fin je me sentais impatient de repartir
vers ma province. Trop de monde, trop de bruit, trop d’air saturé de pollution,
trop de sollicitations même, créant cette fatigue de l’obligation de choisir.
Finalement je me fiche de rater telle ou telle expo ou tel ou tel film dont on
cause, il m’est plus important de ressentir la présence d’un espace ouvert
autour de moi, de marcher ou de pédaler chaque jour ou presque dans la campagne,
de sentir mes muscles fonctionner et l’air vif m’irriguer. Il me semble ainsi
qu’il se confirme que ce basculement dans la vie provinciale était un bon choix
pour moi et c’est aussi ce que ressens D.
Il est vrai que je suis
assez occupé depuis ce retour. Encore beaucoup de choses à faire dans la maison
qui étaient restés en plan avant notre départ. Du boulot pour l’APA sur lequel
comme toujours je suis en retard, notamment sur plusieurs articles que j’ai à
écrire pour la prochaine livraison de La Faute à Rousseau et auxquels j’ai du mal à me mettre. De plus nous avons
ramené mon père avec nous qui passe une quinzaine ici, nous lui faisons
découvrir des coins ou des balades dans le secteur qu’il ne connaît pas (entre
deux averses !), nous invitons ou allons voir dans la région des membres
éloignés de la famille ou des amis qu’il a plaisir à retrouver. Et d’autres
visiteurs sont annoncés qui vont séjourner ici quelques jours, des amis
lyonnais en début de semaine puis ma sœur.
Il pleut depuis ce matin. Ce
n’est pas même un régime d’averses qui, lui, possède des charmes, ménageant
changements d’ambiances et de ciels. Non c’est une pluie continue sous un
plafond bas, sinistre. Le printemps se fait vraiment attendre et ça commence à
peser. Comme l’actualité politique et
sociale toujours désespérante. Bon, je cocoone un peu cet après-midi, sieste,
lecture, cette page d’écriture, et puis tout à l’heure je me mets aux fourneaux
pour accueillir avec un repas un peu élaboré les amis qui viennent dîner ce
soir…